Les eaux usées

Ça ne coule pas toujours de source...
Comment ça marche ?

On vous explique tout :

Depuis la maison, les eaux usées parcourent un système de collecte : les réseaux, puis un système de traitement : les stations d’épuration. Elles circulent par gravité ou par pompage. Les eaux traitées retournent ensuite au milieu naturel. Les déchets produits par ce processus de dépollution sont appelés « boues ».

L'acheminement des eaux usées

Les réseaux

Allez, méfions-nous de l’eau qui dort, les canalisations ne sont pas un long fleuve tranquille.

Bien que les réseaux d’assainissement soient surnommés « tout à l’égout » ce n’est en réalité pas le cas. Les réseaux d’assainissement, les ouvrages de pompage et les stations d’épurations ne peuvent pas acheminer et traiter tous les types de déchets.

Pour transporter toutes les eaux usées recueillies dans les égouts, le SIABS gère un réseau de 182 km . Au moyen de canalisations de 16 cm à 1.40 m de diamètre, situées entre 50 cm et 5 m de profondeur, qui acheminent chaque jour des milliers de mètres cubes d’eaux usées et d’eaux pluviales jusqu’à la station d’épuration où elles sont traitées.

L’écoulement des eaux usées est principalement gravitaire. Il est parfois nécessaire de relever les eaux par l’intermédiaire de postes de pompage.

Pour garantir la sécurité du transport des eaux usées et celle des équipements, le SIABS doit régulièrement inspecter, entretenir et nettoyer le réseau.

Les eaux usées sont collectées dans deux types de réseaux :

Il collecte les eaux usées (salle de bain, cuisine, WC…) et les eaux pluviales dans deux réseaux différents.
Le réseau d’eaux usées mène les eaux à la station d’épuration pour qu’elles y soient traitées.
Le réseau d’eaux pluviales renvoie les eaux directement dans les rivières.

Il collecte dans la même canalisation aussi bien les eaux usées que les eaux pluviales. Toutes les eaux vont à la station d’épuration pour qu’elles y soient traitées.

Quels types sont les types d’eaux usées collectées ?

Elles se composent des eaux vannes d’évacuation des toilettes, des eaux ménagères d’évacuation des cuisines et salles de bains. Ces eaux souillées sont constituées par des matières organiques dégradables et des matières minérales. Ces substances qui sont sous forme dissoute ou en suspension, seront traitées à la station d’épuration.

Les caractéristiques de ces eaux sont extrêmement variables et directement liées au rejet des entreprises de type « industrie ». Une autorisation de déversement définit les obligations que doivent mettre en œuvre et respecter les établissements avant rejet dans le réseau.

Ceux sont les eaux usées produites par les activités professionnelles rejetant une pollution qui en termes de qualité et quantité est jugée proche de la pollution classiquement générée par les habitants (par exemple : les crèches ou les restaurants).

Le traitement de vos eaux usées

Parce qu'à la STEP (station d'épuration pour les intimes) ça peut vite tourner en eau de boudin
1ère étape :
Elimination des matières solides, graisses et sables
par dégrillage et par le bassin de dégraissage dessablage. Il consiste à faire flotter les graisses grâce à l’injection de microbulles avant de les récupérer par raclage (traitement réalisé dans les deux mêmes bassins que le dessablage) et à faire décanter les sables.
2ème étape :
Traitement primaire.
Les matières en suspension décantent dans un bassin type décanteur lamellaire avec ou sans injection de réactifs physico-chimiques (coagulant et floculant). Cette injection est faite en fonction du débit entrant sur l’ouvrage. Les boues produites, appelées « boues primaires », sont ensuite extraites du bassin avec une moyenne d’environ 1 tonne par jour.
3ème étape :
Traitement secondaire
C'est le traitement des polluants dissous. On utilise la capacité d’épuration de plusieurs types de bactéries naturellement présentes dans l'eau . Cela se passe en 3 phases :
1- Mobilisation des bactéries qui ont besoin d'injection d’oxygène pour accélérer leur développement et ainsi détruire certains polluants.
2- Arrêt de l'oxygénation pour permettre à d'autres bactéries de prendre le relais pour dissoudre d'autres polluants.
3- Récupération des déchets, produits appelés boues, c’est la décantation.
4ème étape :
Décantation et rejet
Après une décantation se réalisant dans le même bassin que le traitement secondaire, l’eau ainsi épurée est rejetée dans le milieu naturel, l’Arve. La quantité d’eau traitée par an est un peu moins de 3 000 000 m3.
Et les déchets en excès ?

La filière "boues"

Le déchet des stations
Ces boues en excès, appelées « boues secondaires », sont extraites pour être envoyées sur une grille d’épaississement.
La floculation
Ces boues doivent être épaissies. Le mélange boueux, auquel est ajouté un polymère permettant la floculation, est étendu sur une grille très fine grâce à l’action de lames en caoutchouc. La boue contient de moins en moins d’eau et est récupérée.
La fermentation
L’ensemble des boues (primaires et secondaires) est mélangé pour former des boues « mixtes » fraîches qui sont riches en matières organiques rapidement biodégradables et hautement fermentescibles. La réaction qui les dégrade se déroule lors de la phase de réduction et stabilisation dans un digesteur anaérobie. Cette réaction consiste en une fermentation. Et non il n’y a pas de l’eau dans le gaz chez nous !
La cogénération
Le gaz produit est le méthane. Il est utilisé pour le chauffage et le brassage du digesteur ainsi que le chauffage des locaux du SIABS. L’excédent est brûlé grâce à une torchère. Cet excédent est injecté dans une turbine pour produire de l’électricité : cogénération
La déshydratation
Cette étape a pour objectif de donner une consistance plus solide à la boue. Il est utilisé le procédé de centrifugation permettant une séparation solide/liquide. Un dispositif applique une force centrifuge qui sépare les substances de masses volumiques différentes, en l’occurrence l’eau et la boue. Cette séparation est optimisée grâce à l’utilisation de polymère favorisant la floculation. Nous obtenons en sortie de centrifugeuse une siccité d’environ 26%. Par la suite ces boues sont évacuées et incinérées à Passy.

En cas de pollution

Que faire ?

Vous constatez un problème ?

Grhhh, c’est bien la goutte d’eau qui fait déborder le vase, ça !

Chaque année, d’importantes pollutions accidentelles (mauvaises manipulations ou fuites) sont constatées. Soyez vigilants lors du remplissage de votre cuve de fioul, ou lors de lavage ou vidanges de véhicule.

Si vous vous retrouvez dans cette situation, il est important de réagir très vite. Prévenez-nous le plus rapidement possible, mais également les services techniques de votre commune et les pompiers.

Plus vite la pollution est contenue, plus sa gestion est facilitée et le milieu naturel préservé.

Dans ce type de cas ne tardez pas :

Préservons notre eau

J’adopte les bons gestes :

Toute l’année, les lingettes, coton-tige, protections hygiéniques sont un fléau et cela nous coûte cher. En raison de leur présence dans les eaux usées, elles entraînent des colmatages, des déversements des eaux usées dans le milieu naturel, des remontées d’eaux usées dans les habitations…

Le moins de matière grasse possible dans l’évier : l’accumulation de matière grasse lorsqu’elle refroidit crée des bouchons dans les canalisations. Pour éviter cela, stockez et amenez en déchèterie vos huiles ou autres matières grasses.

Les grilles et « bouches d’égouts » sont pour la plupart directement reliées au ruisseau. Il est donc important de ne pas jeter de déchet (mégot de cigarette, chewing-gum, mouchoir…) à cet endroit.

MÉDICAMENTS, PEINTURES, SOLVANTS , ENGRAIS, PRODUITS CHIMIQUES…
Les eaux usées rejoignent la station d’épuration qui fonctionne grâce à des bactéries très sensibles à ces produits toxiques. Si ces bactéries meurent, la station ne traitera plus correctement les eaux usées.

Pour aller plus loin :

On vous dit tout !

Le système d’information des services publics d’eau et d’assainissement (SISPEA), recense et diffuse les données publiques sur l’organisation, la gestion, la tarification et la performance des services publics d’eau et d’assainissement.

Méli Mélo, démêlons les fils de l’eau : le GRAIE vous aide à démêler le vrai du faux en vous montrant que les réponses simples sont souvent trop simplistes pour être honnêtes.